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Depuis 1989 et l’écroulement subséquent de l’Empire soviétique, les universitaires occidentaux et la science politique qu’ils pratiquent vivent un rêve éveillé : les démocraties n’ont plus d’ennemi, ainsi qu’Ulrich Beck l’affirma en 1998 dans un recueil d’essais digne d’un meilleur titre ; mieux encore, la démocratie apporte la solution à tous les problèmes du monde. Les démocraties avancées doivent donc se démocratiser davantage encore en étendant l’autonomie du libre choix et l’accès au self government à des domaines jusqu’alors autocratiques (les relations de genre), marqués par la dureté de la domination ethnique ou communautaire (les minorités culturelles) et marchandes (c’est tout le débat du libéralisme face à la social-démocratie et à l’écologie). Quant aux autres pays, une « communauté internationale » unie autour des droits de l’homme et de la prévention des crises leur donnera les moyens de permettre à leurs peuples de décider collectivement de leur sort en contrôlant les méchants autoritaires locaux et en contrariant l’appétit des puissances impériales, économiques et politiques, trop soucieuses de profits de monopole et d’hégémonie pour prendre en charge ce qui est devenu l’unique but de l’univers : la promotion de la « sécurité humaine » par la démocratie.
Un messianisme politique rationaliste fait de combinaison d’États de droit territoriaux reliés en réseaux et de règles transnationales de juste coopération semble ainsi la seule idéologie concevable, et convenable, sur les ruines des messianismes concurrents d…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 16/10/2014
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