Chapitre
Le dernier ouvrage de M. M. Feeley et E. Rubin tente de décrire le choc entre la pratique du compromis que le fédéralisme exige et la reviviscence des identités collectives locales et régionales qui entrent en conflit avec les compromis passés au niveau supérieur (2008). On peut trouver dans leurs réflexions sur les processus fédéralistes des voies qui mènent à l’analyse des choix collectifs et se basent sur les théories de choix rationnels. Sur le plan théorique, on pourrait en effet s’arrêter à la contradiction fondamentale de la démocratie en ce qui concerne ses limites, ses frontières. La contradiction s’exprime de manière simple : le choix populaire ne permet pas facilement et dans tous les cas de tracer des frontières démocratiques aux entités populaires qui produisent la démocratie. Autrement dit – dans des proportions qui atteignent les cas de paradoxe de Condorcet – les choix des collectivités voisines peuvent s’entrechoquer et amener à une division des entités collectives jusqu’à l’indivis, l’atome social qu’est l’individu. Nous pouvons trouver dans maints cas des villages frontières où une partie de la population se verrait mieux dans le pays voisin.
Cette contradiction fondamentale de la démocratie, en tant que partie des ensembles qui ne peuvent se constituer eux-mêmes se complique bien entendu quand la fidélité à une identité locale reçue et construite et reconstruite sans cesse de génération en génération entre en conflit avec une fidélité à un ensemble plus vaste où l’identité se construit se reconstruit, se transmet de génération en génération également…
Auteur
-
[*]
Politologue à l’Université de Liège.
- Mis en ligne sur Cairn.info le 10/11/2011
- https://doi.org/10.3917/dbu.fourn.2009.01.0259
Veuillez patienter...