Chapitre
Y a-t-il un intérêt et une pertinence à penser le politique et l’électoral à partir de l’espace, que celui-ci soit urbain ou rural ? L’espace urbain, la ville contribuent-ils à façonner le vote de ses habitants ? Très souvent, dans les approches de sciences sociales, l’espace n’est qu’un cadre où s’inscrivent des faits sociaux, politiques ou culturels qui trouvent leur logique de fonctionnement en dehors de toute « efficacité propre » de cet espace. Cependant, certaines approches n’ont pas cédé à ce travers d’un espace, simple décor, lieu vide où s’inscriraient des logiques venues d’ailleurs. L’espace est aussi inducteur de faits sociaux et politiques.
Une telle conception est très ancienne. On la trouve présente, surtout dans le courant utopique, dès l’Antiquité. Elle resurgit à plusieurs reprises tout au long de l’histoire dans les écrits de nombreux utopistes (Thomas More, Campanella, Morelly…) pour trouver un de ses premiers cadres théoriques dans les travaux des premiers grands sociologues tel Montesquieu.
La pensée utopiste, qui a irrigué toute une partie de la pensée architecturale, a beaucoup cru qu’en changeant l’espace urbain on pouvait changer la vie, les comportements et les attitudes des femmes et des hommes qui y vivaient. Dans les sciences humaines, la géographie et la sociologie ont également abordé le problème. L’École française de sociologie et en particulier Émile Durkheim, Marcel Mauss et Maurice Halbwachs, entreprirent même une synthèse des deux disciplines dans cette nouvelle science sociale qu’ils appelèrent morphologie social…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 29/07/2019
- https://doi.org/10.3917/sh.wievi.2011.01.0213
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