Chapitre
En posant la règle comme fait social premier, Jean-Daniel Reynaud a construit une théorie qui s’inscrit de plain-pied dans une sociologie de l’action. Cette dernière a ceci de singulier qu’elle retient comme principe de base l’autonomie des acteurs, soit la capacité de ces derniers à construire des règles et à y consentir. Tel est certainement ce qu’Imre Lakatos (Lakatos, 1970) appellerait l’« heuristique négative » de la théorie de la régulation sociale, soit ce postulat de base que l’on ne pourrait abandonner ou modifier sans rejeter dans le même temps le programme de recherche. Les travaux de J.-D. Reynaud ont permis de nourrir par ailleurs une « heuristique positive », ensemble de propositions partiellement articulées qui sont autant de sophistications du « noyau dur » évoqué précédemment. À ce titre, on tiendra pour centrale l’affirmation suivante : les règles sont le résultat incertain et fluctuant de la rencontre de plusieurs sources de régulation ; c’est pourquoi les systèmes sociaux doivent être analysés comme des entités instables et aux frontières mouvantes, entités dont il est plus pertinent de faire l’histoire que la seule étude instantanée (Reynaud, 1995). Pour finir d’emprunter à la sémantique d’I. Lakatos, il faut mentionner le troisième élément commun à tout « programme de recherche », à savoir ces théories dont le nombre d’énoncés et de tests permet de mesurer la façon dont le programme de recherche avance. La thèse de la pléistocratie relève typiquement de ce registre d’analyse…
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Cité par
- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/04/2010
- https://doi.org/10.3917/dec.terss.2003.01.0231
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