Que le dernier fils de Louis et Hortense soit devenu le second empereur des Français est presque troublant. Souvenons-nous, le mariage de ses parents avait été orchestré par Napoléon et Joséphine pour résoudre la délicate question de l’hérédité. Ainsi, malgré sa stérilité, le couple impérial serait en quelque sorte fécond par procuration, quitte à enlever aux parents naturels leur précieuse progéniture. Puis cette solution dynastique fut vite abandonnée après la mort du premier fils du couple, Napoléon Charles. Ensuite, au fil du temps et au gré des circonstances, elle s’imposa, portant ainsi au pinacle l’un des enfants d’Hortense, comme si le successeur de Napoléon Ier ne pouvait qu’être le fils d’un Bonaparte et d’une Beauharnais. Malgré cette œillade du destin, l’avènement de Louis-Napoléon Bonaparte n’allait pas de soi. Il lui fallut s’imposer au sein de sa famille, sans forcément copier son oncle en tous points. D’ailleurs, tant qu’il s’évertua à vouloir reproduire la geste héroïque du vainqueur d’Austerlitz, il se couvrit de ridicule, mais quand enfin il démontra une forme d’originalité politique, la France lui tendit les bras. En laissant derrière lui une part de l’héritage napoléonien, il se transforma en Bonaparte porteur d’avenir. Homme politique accompli, il incarnera au fond mieux que personne le courant bonapartiste.
Comme son oncle, Napoléon III connut ses heures de gloire comme son lot de désastres. À son apogée, le second empereur fit également de Paris la capitale de l’Europe, mais dans des circonstances bien différentes…