CAIRN.INFO : Matières à réflexion

1J’ai découvert la psychologie positive il y a un peu plus de douze ans, complètement par hasard. J’ai reçu le manuscrit de Tal Ben-Shahar, L’Apprentissage du bonheur, dans le cadre de mon métier d’éditeur.

2Je l’ai ouvert et je n’ai pas pu arrêter ma lecture. J’ai été complètement frappé par ce texte. Quelqu’un parlait du bonheur d’une manière complètement autre que tout ce que je pouvais connaître.

3Le discours habituel sur le bonheur m’a toujours mis mal à l’aise : il se contente trop souvent d’enfiler des généralités un peu mièvres et de favoriser la tendance, déjà bien étouffante, à l’égocentrisme. Mais là, Tal Ben-Shahar employait un langage complètement nouveau basé sur des recherches de pointe surprenantes… Il montrait qu’en réalité, si l’on parle du bonheur, on en parle mal, très mal même : nous croyons qu’il viendra si nous avons atteint nos objectifs, si tout va bien, si nous avons reçu une bonne nouvelle… Cette vision est tellement étroite ! Elle témoigne d’une absence totale de compréhension de notre esprit.

4Tal Ben-Shahar est devenu un ami, et la psychologie a peu à peu pris place dans ma vie. Grâce à nos discussions passionnées, à son incroyable érudition, j’ai pu explorer la psychologie positive, dont j’ai publié la plupart des grandes voix dans L’Esprit d’ouverture et dans la collection « Évolution » chez Pocket.

5Nous enseignons parfois ensemble et je ne cesse de constater combien la psychologie positive éclaire le sens de la méditation et vice versa. En effet, elle permet de comprendre que la méditation n’est pas là pour nous calmer, nous contrôler (et autres idées reçues aujourd’hui), mais permet de cultiver les qualités humaines les plus profondes qui existent en chacun de nous.

6Je suis très heureux qu’un « Que sais-je ? » soit consacré à cette discipline, encore aujourd’hui si mal connue, si mal comprise – confondue avec la « pensée positive », par exemple. Le docteur Jérôme Palazzolo montre comment cette approche a des vertus thérapeutiques profondes et peut aider non seulement chacun d’entre nous à nous orienter, à saisir nos priorités, mais aussi ceux qui sont en difficulté ou qui souffrent. Et je crois qu’il a raison : la psychologie positive offre à notre monde une approche concrète qui renoue avec les grands principes de l’éthique la plus originaire et la plus universelle.

Fabrice Midal
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Mis en ligne sur Cairn.info le 08/10/2020
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