Chapitre
En lisant les contributions des collègues étrangers à mon domaine de recherche, j’ai découvert avec beaucoup d’intérêt les « figures » et les « places » dans lesquelles les pères ont été campés par Yvonne Knibiehler et Christine Castelain-Meunier. Les points de vue macroscopiques de l’histoire et de la sociologie sur les « rôles » du père obligent sans cesse les psychologues à relativiser et à contextualiser les études qu’ils peuvent mener sur des individus ou sur des groupes nécessairement insérés dans un temps bien délimité et dans un espace bien circonscrit. Utile leçon de prudence et d’humilité ! Cependant, l’objet et les méthodes de ces deux sciences sont trop éloignés de celui ou de celles qu’a construits la psychologie (« science de la nature et science de l’homme », disait Wallon) pour qu’un dialogue interdisciplinaire puisse être établi en bonne et due forme. C’est donc vers un autre mode d’abord, illustré ici par Colette Chiland et Françoise Hurstel, que je vais me tourner, dans le but de mettre en exergue quelques lignes de démarcation et peut-être même de rupture entre psychologie du développement et psychanalyse, avec l’espoir aussi de trouver entre ces deux voies d’exploration de la psyche, des points de proximité, voire de convergence. Le thème de la paternité se prête assez bien, me semble-t-il, à l’ouverture d’un tel débat.
Pour comprendre l’hétérogénéité des deux disciplines, il ne faut jamais perdre de vue que, dès leur origine et tout au long de leur histoire, la psychologie du développement et la psychanalyse ont eu partie liée avec deux univers conceptuels séparés : celui des sciences humaines pour la première, celui des méta-sciences ou de ce que Bunge a appelé les « pseudo-sciences » pour la seconde…
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Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/04/2010
- https://doi.org/10.3917/eres.zaouc.2001.01.0143
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