Pendant des siècles, l’Église catholique a accompagné les Français « du berceau à la tombe ». La Révolution française, notamment avec la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, a mis fin à cette emprise, qui avait pourtant pris, le plus souvent, l’aspect d’une pratique sociale habituelle. En déclarant facultatives les croyances religieuses, la Révolution ouvrait un espace civil et laïque où des opinions et des convictions diverses pouvaient s’exprimer aux différentes étapes de l’existence, et notamment au moment de la mort et de ses rites d’accompagnement. Pour ses grands hommes elle a conçu un hommage et un cérémonial clairement civil et laïque en y affectant un édifice, le Panthéon.
Nous poursuivrons, aux xixe et xxe siècles le parcours historique de ce thème de la mort dans une société qui devient progressivement républicaine, avec le combat des libres-penseurs pour les enterrements civils, qui seront légalisés à la fin du xixe siècle.
Le troisième volet de notre étude se focalisera sur la question des obsèques des présidents de la République, sur les modalités de leur rituel, et plus précisément sur les obsèques religieuses de François Mitterrand, qui ont suscité un débat chez les laïques. Quelques réflexions finales seront proposées sur la question de la laïcité du rituel dans ce type d’obsèques.
La Révolution française inaugure un nouvel espace politique et civil où le pouvoir n’est plus d’origine religieuse, mais trouve sa source dans le peuple ou la nation comme ensemble de citoyens participants…