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En 2007, le prix Nobel de la paix était conjointement décerné au Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et à Al Gore, ancien vice-président des États-Unis, pour leur engagement dans la lutte contre les changements climatiques. À l’issue des conférences que je donnais alors pour présenter le quatrième rapport du GIEC, adopté cette année-là, la question m’était régulièrement posée : en quoi la lutte contre le réchauffement climatique peut-elle justifier un prix Nobel de la paix ?
Pour beaucoup de mes interlocuteurs, il aurait semblé plus logique que soit attribué un prix Nobel de physique pour des travaux ayant contribué à la compréhension des mécanismes clés de l’évolution de notre climat, ou d’économie pour des recherches portant sur l’évaluation des solutions à mettre en œuvre pour limiter ce réchauffement et s’y adapter. De telles récompenses ont effectivement été décernées à des chercheurs qui ont œuvré dans ces domaines, mais plus récemment : en 2018, à William Nordhaus, pour avoir intégré les effets du changement climatique dans les modèles économiques, et en 2021, à deux climatologues pionniers de la modélisation physique du climat de la Terre, Syukuro Manabe et Klaus Hasselmann.
Ma réponse à la question de la justification du prix Nobel de la paix 2007 est double. Lutter efficacement contre le réchauffement climatique – respecter les objectifs de l’accord de Paris sur le climat de 2015 d’une limitation des températures moyennes bien en deçà de 2 degrés Celsius (°C), si possible autour de 1,5 °C, alors qu’à cause de nos activités leur augmentation est déjà d’un peu plus d’1 °C – et s’y adapter, au moins pour l’essentiel, ne m’apparaît pas possible sans une solidarité de l’ensemble des pays de notre planète…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 03/03/2022
- https://doi.org/10.3917/scpo.regau.2022.01.0011
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