Chapitre
Avant d’être déchirée entre catholiques et protestants, la France de la Renaissance est minée en profondeur par une guerre de religion d’avant les guerres de Religion. Car le royaume, dès les années 1530, vit dans un univers d’illusions. Certes, l’État a développé depuis l’avènement de François Ier en 1515 une idéologie triomphaliste : le roi, monarque universel unifiant le monde sous la Loi du Christ, est dit exercer sa prééminence sur les hommes comme le Soleil sur les planètes gravitant autour de lui. Mais cette utopie est sous tension. Les efforts de la monarchie pour endiguer, par la répression et la censure, le processus de désunion religieuse s’avèrent vains. Des signes d’impatience sont perceptibles : paroles blasphématoires et actes iconoclastes dirigés contre les croix, les images saintes, le Saint-Sacrement. Et un processus de critique religieuse se cristallise autour du réformateur Jean Calvin, installé à Genève.
La base sociale de cette réforme s’élargit vers le haut, les élites urbaines se faisant plus nombreuses à partir de 1545. La dynamique touche même les différentes strates de la noblesse, derrière des princes du sang comme Louis de Condé. Dès 1555, l’Église de Paris est « dressée » et, l’année suivante, plusieurs milliers de « religionnaires » chantent les psaumes au Pré-aux-Clercs.
À la multiplication des Églises réformées, dont le nombre dépasserait 2 000 en 1562, correspond, du côté catholique, un militantisme qui prône, face à une désunion religieuse qui risque d’attirer sur le royaume la colère de Dieu, la nécessité de la violence…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 04/09/2019
- https://doi.org/10.3917/sh.testo.2014.01.0108
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