Chapitre
Sans doute temps et espace offrent-ils à toute tentative de mise en récit de la France des coordonnées élémentaires susceptibles de mesurer, en étendue et en profondeur, la valeur de son unité narrative. Intégrer à ce récit l’institution militaire convie à une autre échelle, en invitant à axer ce plan sur un ordre de grandeurs différent. De fait, l’universel et le particulier sont ces paramètres auxquels le récit de la France tient aussi sa singularité, pour les avoir retenus comme des données essentielles pour faire société. Leur articulation a trouvé sa solution dans l’idée de nation que l’armée, entre autres, a été chargée de transformer en sentiment pour faire de chacun un citoyen. Liée à l’État comme détenteur de la violence légitime, elle ne doit sa place et ne tire le sens de son action que de cette communauté nationale et des valeurs qu’elle porte. Commence dès lors son propre récit qui, s’encastrant avec les événements historiques et les grandes évolutions en cours dans la société, ne cesse de décliner une même interrogation, un unique dilemme : comment maintenir ce lien si fondamental, constitutif même puisque nécessaire avant, pendant et après le combat, entre l’armée et la nation quand les missions que cette nation lui assigne requièrent des dispositions organisationnelles et culturelles particulières qui l’en éloignent ou du moins l’en distinguent ? Or c’est dans ce devoir d’être différent que réside précisément la modernité méconnue de l’armée.
Au début du xi…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 07/02/2022
- https://doi.org/10.3917/puf.zarka.2020.01.0761
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