Pour comprendre les évolutions de la photographie en France ces vingt dernières années, il est essentiel de rappeler que l’histoire a commencé il y a très longtemps. C’est ainsi qu’aujourd’hui, plus encore que par le passé, tout ce qui concerne ce domaine a, dans notre pays, une importance qui n’existe sans doute nulle part ailleurs.
C’est que la photographie a été dès l’origine une fierté nationale et, n’hésitons pas à le dire d’emblée, une réussite nationale tout autant qu’un sujet inépuisable de discussions, de discordes, de revendications. L’État a acquis l’invention en 1839 pour ensuite abandonner presque entièrement la partie pour cent ans, hormis quelques commandes et acquisitions publiques. Il a laissé aux artistes, à l’industrie, au commerce, aux scientifiques, aux amateurs le soin de pourvoir à son développement.
Ce n’est qu’après la seconde guerre mondiale que l’intérêt de la puissance publique pour la photographie se manifeste à nouveau très fortement, intérêt s’accentuant à partir des années 1970 et flambant dans les années 1980 marquées par la forte implication du ministère de la Culture dirigé par Jack Lang. C’est alors que se mettent en place les principales structures aujourd’hui existantes même si ces vingt dernières années se caractérisent aussi par de fortes évolutions.Tout commence donc comme une victoire à inscrire dans les pages glorieuses de l’histoire de France. En janvier 1839, le physicien François Arago annonce devant l’Académie des sciences l’invention de Louis Jacques Mandé Daguerre…