Chapitre
Une question de l’enquête Valeurs invite à désigner, parmi plusieurs catégories possibles de personnes, celles « qu’on n’aimerait pas avoir comme voisins ». Cette question mesure au moins deux choses : d’une part, l’inimitié qu’inspirent certaines catégories (refus de les côtoyer parce qu’elles suscitent une forme d’antipathie, à quoi peut s’associer un désir d’entre-soi ou une « mixophobie ») ; d’autre part, les craintes associées au comportement présumé de certaines catégories (le souci d’éviter des « problèmes de voisinage »).En 2018, deux catégories de personnes enregistrent, devant toutes les autres, un fort niveau de rejet : les « gens portés sur la boisson » (41 %) et surtout « les drogués », qu’une majorité d’enquêtés ne voudraient pas pour voisins (près de trois sur cinq, graphique 1). Il s’agit ici de personnes troublant l’ordre moral – leur comportement constitue une déviance – et réputées causer des « problèmes de voisinage » (elles ne vivent pas d’une façon « normale »). Viennent ensuite « les gitans » dont le niveau de rejet, nettement inférieur, demeure substantiel (près d’un enquêté sur cinq). Là encore, les préjugés envers les « gitans » – parfois perçus comme sales, voleurs, etc. (rapport de la Commission nationale consultative des Droits de l’Homme, 2017) – construisent une image de « voisins problématiques ».
Les autres catégories enregistrent un niveau de rejet inférieur ou égal à 10 %. Elles désignent des minorités religieuses, ethno-raciales ou sexuelles (pour les homosexuels)…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 25/06/2020
- https://doi.org/10.3917/pug.brech.2019.01.0087
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