Chapitre
Si nous essayons à présent de faire un premier bilan de notre parcours, il est facile de réduire, pour les besoins de l’analyse, les différentes théories qui ont succédé à celle de Descartes à une simple opposition. Certains affirment que rien, dans la nature, n’échappe à la succession mécanique et nécessaire des causes et des effets, et qu’en conséquence, il n’y a pas de finalité, parce que le concept même de cause finale n’a pas de sens ; la cause finale ne saurait être cause de rien, tout dans la nature est produit par des causes efficientes. D’autres soutiennent au contraire que les lois mécaniques ne suffisent pas à expliquer certaines productions de la nature, comme les animaux, et même la nature dans son ensemble, et qu’il y a une autre loi de causalité qui rend possible ce qui n’est pas simplement possible par les causes efficientes : celle des causes finales.
Il y a ou il n’y a pas de finalité dans la nature. Voilà une opposition bien nette entre deux thèses, dont l’une est nécessairement fausse. Il suffit de décider laquelle pour trouver la solution du débat qui nous occupe.
Le coup de théâtre de Kant consiste à montrer que c’est cette opposition elle-même qui n’a pas de sens et que, présentées ainsi, aucune des thèses soutenues n’est valable. Pour résoudre le problème posé par cette opposition, il
faut d’abord la supprimer, pour la reformuler ensuite de manière acceptable. La solution kantienne consiste d’abord à refuser les termes dans lesquels nous héritons du débat, qui ne peuvent nous mener qu’à l’impasse, et à le repenser radicalement…
Plan
Auteur
html et feuilletage (par chapitre) Ajouter au panier
- Mis en ligne sur Cairn.info le 31/08/2016
![Chargement](./static/images/loading.gif)
Veuillez patienter...