Chapitre
En quoi la démocratie des Modernes diffère-t-elle de celle des Anciens ?
Deux grandes différences peuvent être mentionnées : la première tient à la taille, aux dimensions des pays, un facteur qui a toujours son importance en politique. La seconde différence réside dans le dispositif politique, la démocratie des Modernes étant fondée sur le principe de la représentation. Ainsi, les pays démocratiques modernes sont-ils bien plus étendus et peuplés que les démocraties anciennes, et il ne s’agit plus de démocraties directes mais de régimes représentatifs. À ce stade, la réponse apparaît simple. En fait, une foule de questions naissent de cette réponse.
Pour caractériser l’expérience ancienne, il vaudrait mieux parler de « république » plutôt que de « démocratie ». L’expérience de l’Europe débute en effet avec des républiques, dont certaines ont été démocratiques, comme Athènes. Ces républiques constituaient une forme politique et sociale très contraignante : elles devaient être peu peuplées et avoir un petit territoire. Or, dans l’histoire de l’Europe, cette forme politique de la république, de la cité, s’est révélée en quelque sorte incapable de s’imposer. Les Européens ont vécu de plus en plus dans des corps politiques plus étendus que les petites républiques, sans trop savoir que faire de cette référence républicaine pourtant très prestigieuse, mais qui n’apparaissait plus réellement pertinente dans le contexte de l’Europe moderne. Entre le xvie et le xviiie siècle, les régimes monarchiques permettent certes d’administrer de grands États, mais ces monarchies ignorent évidemment la liberté politique…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 23/07/2019
- https://doi.org/10.3917/sh.richa.2010.01.0065
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