Chapitre
Les notions d’identité et de mémoire sont souvent associées de manière strictement spéculaire. Elles renvoient à un même type de discours puisqu’à la « crise des identités » (Dubar 2000) ou des « appartenances » fait écho celle de la « transmission » (Johnston 1992) et de la « mémoire », au fondement de toute identité partagée, ou, plus encore, celle de la « mémoire nationale », entendons ici du roman national bousculé par une excessive fragmentation . Elles sont également sujettes aux mêmes approximations, notamment quand elles sont spécifiées comme « collectives » et, dès lors, envisagées de manière purement métaphorique ou essentialiste. Bref, elles renvoient l’une à l’autre, font mécaniquement couple en ce sens que l’identité est supposée quand il y a mémoire et réciproquement. Ce jeu de miroirs n’est pas sans contribuer à la nébulosité de l’une et l’autre de ces notions puisqu’aussi bien quand l’une fait l’objet d’un effort de définition, l’autre est donnée comme allant de soi, et inversement. Jean Stoetzel soulignait déjà à juste titre le manque dommageable de toute théorie de l’identification dans la conception halbwachsienne de la « mémoire collective » (Stoetzel 1978) et l’on pourrait, dans la même logique, regretter l’absence de tout élément relevant de la sociologie de la mémoire dans de nombreux travaux portant sur les processus identitaires. Ce premier constat engage ainsi à déplier la relation entre identité et mémoire, à articuler les deux notions et leurs définitions…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 24/06/2015
- https://doi.org/10.3917/kart.cons.2010.01.0225
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