Chapitre
Représentés au premier chef par les BRIC (le Brésil, la Russie, l’Inde et la
Chine), les pays émergents doivent ce qualificatif à leur succès économique
plutôt qu’à leur respect des droits de l’homme ou à leur attachement à la
démocratie. Assurément, la piteuse performance de la Chine et de la Russie dans
ces deux domaines ne se compare pas à celle du Brésil et de l’Inde, à première
vue honorable. En effet, les démocraties brésilienne et indienne ne comptent pas
seulement parmi les plus importantes au plan du nombre de leurs électeurs. Elles
ont également inauguré l’ère des « démocraties pauvres », transformées à présent
en « démocraties émergentes ».
En réalité pourtant, ce satisfecit se révèle trompeur. En Inde et au Brésil tout
comme en Chine et en Russie, ce qui transparaît sous les aspects politiques et
juridiques formels est une relation disproportionnée entre l’ampleur des bouleversements économiques en cours et la modestie de la percée des valeurs réputées universelles chères aux sociétés occidentales. Et c’est aussi le déphasage
évident entre nos exigences ambitieuses mais dogmatiques en matière de droits de
l’homme et les possibilités limitées offertes pour leur diffusion dans des milieux où
les standards avancés de promotion d’égalité, de liberté et de justice à rendre aux
victimes des despotismes passés ou présents excèdent à l’évidence les possibilités
d’action effectives des gouvernements locaux. Chacun le sait. C’est la révolution
du mode de vie pratique et non celle des droits qui revêt la priorité pour les habitants des pays émergents…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/04/2010
- https://doi.org/10.3917/scpo.jaffr.2008.01.0287
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