Chapitre
Des idées-images qui s’imposent sous la Révolution, celle de l’école comme communauté exemplaire est sans doute une des plus fortes. Sûrs de construire une société nouvelle sur les bases de la liberté et des droits de l’homme, les révolutionnaires, comme les hommes des Lumières, avaient foi en la toute-puissance de l’œuvre éducative. Régénérer la nation, créer un « homme nouveau », vertueux, raisonnable et dévoué à la patrie, devenait le but de l’éducation nationale, dans un projet pédagogique qui traversait toutes les institutions révolutionnaires.
Les enfants n’ayant pu avoir, par leur jeune âge, de contact avec les « vices du despotisme » étaient des « âmes vierges encore » où il était facile de planter les vertus révolutionnaires. D’où l’intérêt porté à l’éducation de la génération naissante, perçue comme garante de l’avenir. L’attention et le temps consacrés, dans les assemblées et les sociétés populaires, aux délégations enfantines, venues réciter la Déclaration des droits de l’homme, des poèmes ou des chants patriotiques, témoignent d’un véritable culte de l’enfant, promis au bonheur dans une cité régénérée.
Notre propos n’est pas d’aborder ici les grands débats sur l’éducation, ni toutes les réalisations de la période, mais de Présenter quelques expériences ponctuelles qui s’inscrivent dans le projet pédagogique révolutionnaire et rendent compte du pouvoir mobilisateur des deux grandes idées qui inspirent le dessein républicain : d’une part, imaginer une école qui soit un modèle de société civile, et de l’autre, élever l’enfant au niveau de l’adulte dans une société conçue comme école permanent…
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/01/2017
- https://doi.org/10.3917/plon.levym.1989.01.0193
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