Chapitre
Qu’il s’agisse d’instruire le peuple ou d’éduquer ses enfants, la période révolutionnaire est prodigue d’ouvrages didactiques
. Elle n’hésite pas à emprunter à la tradition catholique la forme catéchétique – cette alternance des demandes et des réponses – pour aborder avec plus d’efficacité les sujets les plus difficiles : le rôle des parlements, la trahison des mauvais ministres ou celle du roi, les déclarations des droits de l’homme, les constitutions, l’amour de la nation ou celui de la patrie, la morale du citoyen ou celle du républicain, la philosophie ou la théologie naturelle, le culte de l’Être suprême...
Le catéchisme post-tridentin était souvent un simple livre du maître destiné au prêtre chargé de la catéchèse et visant, d’une part, à lui assurer de meilleures connaissances, d’autre part, à lui fournir des arguments pour mener la controverse antiprotestante. A la fin du XVIIe siècle, grâce aux efforts pionniers de quelques paroisses parisiennes (Saint-Nicolas-du-Chardon-net ou Saint-Sulpice), la plupart des évêques dotent leur territoire d’un petit livret qu’achètent les enfants. Au XVIIIe siècle, ce « catéchisme du diocèse » est souvent, à côté de l’abécédaire (la Croix-de-par-Dieu), le seul imprimé présent dans les Petites écoles.
Les catéchismes de la décennie révolutionnaire, qui continuent à s’adresser à la jeunesse, s’inscrivent dans cette tradition nouvellement acquise mais, évidemment, en déplacent le message qu’ils adaptent aux conceptions officielles successives des Assemblées en matière de religion, de mœurs et de civisme…
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Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/01/2017
- https://doi.org/10.3917/plon.levym.1989.01.0171
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