Chapitre
Lieu de l’intimité entre les parents et entre les parents et les enfants, la famille est aussi le lieu de la violence conjugale et de la violence envers l’enfant, qu’elle soit violence éducative socialement admise, ou violence des sévices pénalement condamnés.
Il a fallu la force du deuxième mouvement féministe, commencé dans les années 1960, pour penser cette idée qui a changé la vie : « le privé est politique » et pour que la violence envers les femmes, notamment conjugale, sorte de la sphère de l’intimité, devienne une question sociale et juridique, et suscite des lois et des mesures de protection.
Les enfants n’ont bien sûr pas la possibilité de s’organiser en un mouvement équivalent. Or à des rares exceptions près, telle Christine Delphy (2009), les féministes se sont peu intéressées aux violences éducatives. Ce sont donc des adultes qui défendent les intérêts des enfants, et sans convergence significative avec les luttes féministes.
Pourtant la convergence existe bien du côté des dominants, qui se débattent contre les tentatives de faire entrer le droit dans la famille : « C’est mon enfant, j’ai le droit de le frapper » (propos exprimés par trois pères de différentes cultures). En France, ces pères ont encore raison du point de vue de la jurisprudence, bien qu’ils aient tort du point de vue du droit. Les violences légères, dans lesquelles on peut classer les châtiments corporels, sont en effet condamnées par le Code pénal (article 222-13) :
Les violences ayant entraîné une incapacité de travail inférieure ou égale à huit jours ou n’ayant entraîné aucune incapacité de travail sont punies de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende lorsqu’elles sont commises sur un mineur de quinze ans…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 05/01/2021
- https://doi.org/10.3917/puf.flist.2019.01.0029
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