La première mention de l’association Art et Charité apparaît dans la presse locale le 26 février 1914 à propos du financement de colonies de vacances par un comité catholique composé de dames qui formeront dès l’origine l’état-major de l’association. Cette association présente un grand intérêt pour la connaissance de l’histoire de Marseille dans le premier tiers du XXe siècle. D’une part, ses objectifs étaient originaux : il s’agissait de mettre l’art au service de la charité. D’autre part, l’œuvre accomplie en peu d’années fut considérable, que ce soit dans le domaine de la conservation du patrimoine, de l’éducation artistique et culturelle ou dans le domaine de la charité et de la bienfaisance.
Une femme a joué un rôle déterminant dans cette association. Dès ses débuts, Marie-Rose Gautier-Gondran, grande bourgeoise marseillaise, a créé et animé cette œuvre avec une énergie à laquelle ses contemporains ont rendu hommage. Tout laisse à penser qu’elle fut à l’origine de l’idée d’utiliser l’art au service de la charité.
Ce travail de recherche est donc à la fois un essai de monographie sur l’association Art et Charité et le portrait d’une femme dont l’œuvre fut exceptionnelle et demeure largement méconnue. La difficulté de la tâche tient aux sources lacunaires concernant l’association et à l’absence d’éléments biographiques sur la vie de Marie-Rose Gautier-Gondran. Pourtant, le manque de sources sur la vie privée de cette femme d’action ne doit pas nous conduire à mésestimer l’ampleur de l’œuvre qu’elle a accomplie et qui, elle, a laissé des traces dans l’histoire de Marseille…