Chapitre
Ma pratique clinique m’a permis d’aller à la rencontre des nourrissons de familles carencées et d’appréhender comment le petit enfant tentait de se construire dans le chaos de son environnement familial. Cela fait écho à la pratique de l’équipe du foyer d’Agen qui accueille des adolescentes et des jeunes filles « particulièrement marquées par la misère sociale et affective, issues de familles très déstructurées et carencées, dans lesquelles l’inceste n’est bien souvent qu’un épiphénomène des traitements et abandons antérieurs. Les troubles relationnels mère-enfant existent bien avant la révélation et le placement de l’enfant » (Raimbault, Ayoun, Massardier, 2005, p. 78).
Nous prenons donc soin de la même population mais à des âges différents de la vie. Dans mon expérience, j’ai pu constater combien les troubles graves de la parentalité, associés à une pathologie du lien, exposent très tôt l’enfant, tant psychiquement que physiquement, aux négligences, à la maltraitance, aux abus sexuels, et appellent un soin psychologique précoce, très souvent associé à une mesure de protection.
J’évoquerai ici quelques-uns des repères théoriques et cliniques que j’utilise dans ces situations, pour aborder la fonction maternelle dans sa dimension protectrice quand il n’y a pas de défaillance parentale, à partir de la question suivante : qui sont donc ces mères qui ne protègent pas leur enfant, dans le contexte de l’inceste père-fille ?
Posée ainsi, cette problématique m’évoque la scène suivante, au centre Myriam David…
Plan
Auteur
-
[*]
Martine Lamour, psychiatre, chercheuse, formatrice, Paris.
- Mis en ligne sur Cairn.info le 14/08/2014
- https://doi.org/10.3917/eres.roman.2013.01.0077
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