Les années se suivent et se ressemblent en Guinée équatoriale. En 2017, une fois encore, l’économie équato-guinéenne a été frappée par une récession. Le PIB a en effet reculé de 2,5 % sur un an, un peu moins qu’en 2016 (– 8,6 %). Mais les prévisionnistes estiment qu’il reculera davantage en 2018 (– 6,1 % attendus). Les déséquilibres économiques liés aux stratégies de développement des années 1990 et 2000 restent les mêmes, et la gestion politique du pays, dirigé depuis 1979 par Teodoro Obiang, reste marquée par un grave déficit démocratique.
L’échec du modèle de développement de la Guinée équatoriale est patent depuis de nombreuses années et se manifeste donc par une récession récurrente. Le boom pétrolier et gazier amorcé dans les années 1990 avait porté très haut la croissance du PIB national. La gestion de la rente des hydrocarbures a toutefois très vite montré ses limites. Si d’amples investissements ont bien été effectués lors de cette période de croissance, notamment dans les infrastructures et dans les villes de Malabo et de Bata, la valorisation de ces infrastructures et la diversification des activités et ressources économiques ont fait largement défaut.
L’enjeu pour le pays est donc aujourd’hui de sortir de la dépendance vis-à-vis des hydrocarbures, dans un contexte cumulé de baisse de la production consécutif à l’épuisement des réserves nationales et d’incertitudes sur les cours des matières premières sur les marchés mondiaux.
Le défi est immense, d’autant que le climat ambiant est peu propice aux affaires et suscite une grande prudence de la part des investisseurs étrangers et institutionnels…