Chapitre
Nombreux sont les emplois du verbe habiter. Mais quel peut
être, aujourd’hui, la signification, voire la spécificité d’une
expression comme « habiter la Terre » ? En d’autres termes :
doit-on considérer la Terre comme un complément, parmi tant
d’autres, du verbe transitif habiter ? Afin de commencer à réfléchir sur le sens même d’une telle question, passons en revue
quelques compléments du verbe habiter, en allant des plus usuels
aux plus denses et riches de sens, là où le métaphorique se lie
intimement au littéral et le déborde.
Nous disons de quelqu’un qu’il habite une grande métropole,
d’un autre qu’il habite à la campagne ou au bord de la mer, ou
encore qu’il habite avec ses parents (sous-entendu, il n’a pas
encore quitté le domicile familial pour avoir un « chez soi » à
lui). Sur la lancée du discours commun, les sociologues, qui se
penchent sur l’habitat urbain ou plutôt sur les problèmes de
grandes « conurbations », diront de telle catégorie sociale que
ceux qui en sont issus habitent les « beaux quartiers », de telle
autre que ses représentants habitent les banlieues ou certains
quartiers déshérités du centre-ville, ou encore des bidonvilles.
Quand on essaie de penser l’habitation, ces précisions enferment
des connotations sociales et humaines dont on ne saura négliger
l’importance anthropologique et sociale. Il est toutefois possible
de construire avec le verbe habiter des expressions moins courantes qui, par elles-mêmes, servent d’indice à des dimensions
de l’habiter auxquelles une approche philosophique ne peut
rester indifférente…
Plan
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 23/11/2010
- https://doi.org/10.3917/dec.paquo.2007.01.0019
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