Chapitre
La crise dans laquelle est plongée l’Union européenne (UE) depuis le rejet du projet de traité constitutionnel européen est globale et ne cesse de s’amplifier et de s’approfondir. L’ébranlement des systèmes bancaires (2007-2008) débouche, en 2010, sur la mise en cause des endettements publics, cette perte de confiance menaçant tout l’édifice de la monnaie unique. Parmi les facteurs structurels de la crise figure le « déficit démocratique » de l’UE. Au moment même où l’Union exige plus de réaction commune, de solidarité entre ses peuples, les réflexes nationaux s’exaspèrent. Ainsi des « fourmis » allemandes, furieuses de devoir payer pour les « cigales » méditerranéennes… De 2003 (lancement du processus constitutionnel européen) à 2009 (entrée en vigueur du traité de Lisbonne), la quasi-impossibilité de réformer l’UE, de lui assurer un fondement démocratique éclate. Les peuples n’aiment pas l’Europe, ils ne se reconnaissent pas en elle, sous-estimant ou même méprisant ses apports : enracinement de la paix, progrès économiques, acclimatation (notamment d’une France viscéralement protectionniste) à la compétition internationale, etc.
Alors pourquoi l’Europe en construction ne parvient-elle pas à être « populaire », à devenir le bien des peuples ? Cet échec, cette insuffisance sont-ils surmontables ?
La question de la démocratie européenne ne peut être appréhendée qu’en revenant sur son histoire longue.
Une naissance contient et indique tout. Ainsi le démarrage de la construction européenne dans les années 1945-1960. Les pères fondateurs de l’Europe unie – le Français Jean Monnet, le Belge Paul-Henri Spaak, l’Allemand Konrad Adenauer, l’Italien Alcide De Gasperi, etc…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 15/06/2020
- https://doi.org/10.3917/ifri.demon.2012.01.0094
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