Chapitre
La mondialisation des migrations, le développement des moyens de communication, la diminution des coûts des transports et l’évolution du droit de la nationalité ont produit un nouvel espace international, fait d’espaces nationaux enchevêtrés que l’époque moderne avait partiellement cloisonnés. La notion de « transnational » rend compte de cette évolution, en prenant en compte les liens établis entre personnes, réseaux, organisations, par-delà les frontières des États-nations, et selon des formes plus ou moins institutionnalisées. Désormais, la citoyenneté ne se limite plus à un engagement dans la « chose publique » nationale, elle concerne des aires qui se chevauchent, tisse des relations civiques et émotionnelles entre plusieurs espaces d’appartenance (pays d’origine, de transit, d’installation) et pose la question des allégeances plurielles. Face à cette transformation du lien entre les individus et l’État national, les États réagissent de façon ambivalente.
La plupart des binationaux inscrivent leur citoyenneté dans plusieurs espaces nationaux. La double nationalité ne se limite donc pas à une institution formelle, puisqu’au-delà du vote existent d’autres manières de participer à la vie collective en tant que bicitoyen, à travers différentes pratiques, parfois symboliques, qui ne relèvent pas des registres habituels de la loyauté ou de l’allégeance : maintien de liens physiques, habitudes alimentaires, modes de consommation, etc.
L’investissement transnational de certains émigrés de la « deuxième génération » est de même ampleur que celui des « primo-migrants » (nés dans le pays d’origine de leurs parents et naturalisés durant leur parcours migratoire)…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 15/06/2020
- https://doi.org/10.3917/ifri.demon.2012.01.0036
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