Le 5 août 2011, lors d’une importante manifestation dans la capitale et les principales villes du pays, plusieurs dizaines de milliers de jeunes exigent une réforme profonde de l’éducation. Les autorités n’ayant pas autorisé les mobilisations, environ 500 personnes sont arrêtées. Cet épisode n’est qu’une des nombreuses mobilisations qui ont marqué le Chili en 2011. Ce cycle d’action collective, ouvert en 2006 lors des premières grèves massives des lycéens, s’est renforcé cinq ans plus tard, après qu’une génération entière est passée sur les bancs de l’école depuis la fin de la dictature du général Pinochet (1973-1990) et alors que les 20 dernières années de croissance économique n’ont pas réellement changé la donne sociale. Si les mobilisations sont principalement centrées sur l’éducation, d’autres préoccupations émergent :
de manière récurrente, à Santiago, dans les principales villes du pays et dans les zones de production minière, des mouvements plus ponctuels mais constants pointent du doigt l’isolement et le manque d’investissements dans les régions éloignées de la capitale ;
l’absence de protection de l’environnement face aux gigantesques projets de barrages et de centrales de production d’énergie est source d’inquiétude ;
les difficultés des familles pour rembourser les prêts étudiants ou immobiliers face au manque de régulation du monde financier fragilisent la population.
Les enfants de la génération née après la dictature n’ayant plus les mêmes peurs que leurs aînés, le temps est-il venu de redistribuer les fruits de la croissance …