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Avec plus de 5 % de croissance de son produit intérieur brut (PIB) depuis plus de dix ans, l’Afrique fait figure de nouvel Eldorado économique. De cette croissance économique sont nées des « classes moyennes » qui cristallisent les intérêts de nombreux investisseurs et portent beaucoup d’espoirs politiques. Ainsi, il est fréquent de lire que leur montée – en nombre et en puissance – favorisera le renforcement de la démocratie : elles seraient plus exigeantes vis-à-vis des dirigeants politiques, elles renforceraient la bonne gouvernance et limiteraient la corruption parce qu’elles veulent un environnement sûr et propice aux affaires.
C’est ce lien que nous allons interroger ici. Il semble relever du bon sens mais sa confrontation aux situations nationales montre qu’il est nécessaire de le nuancer sous peine de simplisme. L’enjeu d’une telle analyse est moins anecdotique qu’il n’y paraît : d’une part, nombre d’institutions s’y réfèrent ; d’autre part, des conclusions erronées peuvent fonder la mise en place de nouvelles politiques, économiques ou sociales, qui poseraient les classes moyennes comme la solution aux problèmes structurels des États africains et comme une réponse – indirecte mais supposée efficace – à la question de la pauvreté. Il s’agit donc de pouvoir porter sur ce nouveau « catéchisme » un regard critique.
Les populations considérées ici sont les « classes moyennes » locales, dont les revenus sont moyens par rapport à la population nationale mais faibles par rapport à la classe moyenne « mondiale »…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 15/06/2020
- https://doi.org/10.3917/ifri.demon.2012.01.0190
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