Chapitre
À son début, la contestation syrienne a suscité autant d’enthousiasme que les « succès » de la Tunisie et de l’Égypte renversant leur dictateur, enthousiasme qui a rapidement laissé place à l’inquiétude, à la barbarie et à une tragédie nationale digne de l’enfer irakien. Un pays fragmenté, plus de 10 000 victimes à l’été 2012 selon les estimations : la crise à laquelle est en proie la Syrie depuis le printemps 2011 est un imbroglio d’acteurs, d’intérêts, d’activismes et d’impasses, dont le dénouement demeure incertain. Des manifestations pacifiques des premières semaines, la Syrie est passée à un état de guerre civile, où les camps, d’opposition ou loyalistes, n’ont plus d’autre choix que d’aller jusqu’au bout de leur lutte. À l’été 2012, le bras de fer entre opposants et régime ne bascule ni d’un côté ni de l’autre, bien que la contestation gagne du terrain et ait atteint les grandes villes, Damas et Alep. Si la contestation syrienne s’est inscrite dans le grand mouvement des « révolutions arabes », elle n’en est pas moins singulière et ce à tous les niveaux, local, national, régional et même mondial ; son impasse est celle de tous ses protagonistes.
Après les manifestations spontanées et populaires des premiers mois, émanant de toute une partie de la société syrienne oubliée de la libéralisation économique, grande victime de la crise économique et sociale qui touche le pays, une opposition s’est organisée face au régime, alliant dissidents historiques et nouveaux venus galvanisés par les expériences de leurs voisins arabes…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 15/06/2020
- https://doi.org/10.3917/ifri.demon.2012.01.0140
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