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La géopolitique du continent africain est indissociable de l’histoire de son intégration asymétrique dans la mondialisation, dans le cadre de la première mondialisation et de la traite à l’époque moderne, de la colonisation européenne (fin xix
e siècle-charnière des années 1960) puis des dynamiques ultérieures marquées par la guerre froide et, depuis la décennie 1990, par la mondialisation contemporaine. Les structures économiques et territoriales en portent les stigmates. Les premières sont marquées par l’extraversion : les économies africaines demeurent globalement, soixante ans après les indépendances, tributaires de l’exportation de matières premières brutes et sont très vulnérables aux variations de leurs prix. Les secondes sont caractérisées par la fragmentation politique en cinquante-quatre États, aux histoires souvent marquées par l’instabilité, voire la violence, et par les difficultés de l’intégration régionale. Le mal-développement en résulte : en 2020, l’Afrique compte trente-deux des quarante-six pays moins avancés (PMA) définis par les Nations unies, et les données du développement y sont, quels que soient les indicateurs, les plus faibles du monde [Magrin et al., 2018].
Ces faits ont des conséquences géopolitiques. Les faiblesses internes exposent à l’influence des autres [Hugon, 2006] et le continent africain, depuis longtemps, apparaît comme un horizon possible d’affirmation internationale pour une grande diversité d’acteurs. Cela n’exclut cependant jamais une marge d’autonomie des acteurs politiques africains et une importante variété de leurs interactions avec ces puissances [Whitaker et Clark, 2018]…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 21/10/2021
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