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La Russie revendique de longue date d’être reconnue comme une puissance incontournable dans les affaires du monde. Même dans la période de grande faiblesse qu’elle a traversée dans les années 1990, et en dépit d’un reflux très net de son influence sur la scène internationale, elle n’a pas renoncé à cette ambition — cherchant à la faire valider de fait par des projets d’association avec les puissances occidentales, alors leaders incontestés de l’ordre international. Cette aspiration, avec l’affirmation très forte de l’attachement à sa souveraineté, structure sa relation au monde.
Bien des auteurs ont cherché à expliquer la revendication de puissance de la Russie, qui apparaît, aujourd’hui comme hier, en décalage avec la situation intérieure de ce pays, dont l’économie a, de tout temps, accusé un important retard de développement sur les puissances occidentales [Sokoloff, 2009].
Pour certains, il découle du tempérament messianique qui motiverait la Russie depuis que, après la chute de Byzance, elle estime être le cœur de l’orthodoxie. Pour d’autres, c’est surtout l’accumulation de territoires au fil de l’expansion de l’Empire russe qui, lui assurant un rayonnement très large (de l’Europe au Pacifique en passant par le Moyen-Orient et le Grand Nord), a alimenté sa quête d’autorité internationale. La longue parenthèse soviétique, pendant laquelle Moscou occupe la position de deuxième superpuissance et bénéficie d’une ample présence sur tous les continents, alimentera ce tempérament…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 21/10/2021
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