Chapitre
La violence est-elle une affaire d’instinct ou de culture ? L’homme est-il foncièrement un « singe tueur », un prédateur hanté par le mal, la haine, l’agressivité ? Ou faut-il au contraire attribuer à la société – c’est-à-dire l’éducation, la culture, le milieu, la pauvreté, les idéologies, etc. – les incessants conflits qui les poussent régulièrement à se quereller, se battre et s’entre-tuer ? On serait tenté de répondre : un peu des deux. On suppute en effet qu’il doit y avoir quelque chose de profondément inscrit dans la nature humaine pour que les hommes répètent depuis toujours les mêmes scénarios de violence. En même temps, chacun sent bien que l’explication naturaliste est en soi insuffisante. Car il y a des sociétés, des époques, des individus plus violents que d’autres. L’idée d’une « interaction » entre le poids de l’instinct et celui du social sera admise par beaucoup. Mais, avouons-le, on ne sait pas vraiment comment s’effectue cette interaction, quelle est la part relative de chacun des facteurs, ni la façon dont ils s’entremêlent.
Faute de pouvoir résoudre la « grande énigme » de l’existence de la violence, c’est déjà faire avancer la connaissance que de poser les jalons, faire un état des lieux et faits saillants et des thèses en présence.
Lorsque Thomas Hobbes publie son Léviathan (1651), les guerres civiles déchirent l’Angleterre. Le livre y dépeint la nature humaine sous sa facette la plus sombre. Les hommes vivent à l’état de nature comme des hordes de bêtes sauvages, violentes et égoïstes, toujours prêtes à se jeter les unes contre les autres…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 15/07/2019
- https://doi.org/10.3917/sh.bedin.2011.01.0204
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