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La famille dite maltraitante est perçue, d’un point de vue immédiat, comme dangereuse, menaçant le développement, voire l’existence de ceux qu’elle était censée protéger. Mais la maltraitance n’est pas qu’une déviance par rapport à la norme sociale. Elle résulte d’un profond dysfonctionnement des règles qui fondent l’organisation familiale, dans le contexte d’une société donnée. Les interactions qui la sous-tendent ne sauraient non plus se limiter à un rapport linéaire entre un bourreau et sa victime.
La violence peut être définie comme un acte porté vers autrui avec l’intention, perçue ou non, de provoquer une souffrance et/ou une blessure physique et/ou psychique. Cet acte porté vers autrui peut être une agression verbale, des menaces liées à une tension émotionnelle importante, une attitude d’indifférence absolue, un déni d’existence. Cet acte peut tout autant s’exprimer comme l’opposé d’une conduite effectivement agressive. L’on peut avoir envie de frapper ou de tuer quelqu’un sans heureusement jamais passer à l’acte. J’introduis par là même dans la définition de la violence l’idée que les humains s’en font, en incluant les rêves, les fantasmes, les idées obsédantes. La capacité à mentaliser la violence (en particulier la capacité d’une mère ou d’un père à verbaliser la haine ou des souhaits de mort d’un enfant présentant des troubles ou des handicaps mentaux) peut déboucher sur la reconnaissance d’une violence qui peut en partie se symboliser et éviter qu’elle ne débouche sur une maltraitance…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 15/07/2019
- https://doi.org/10.3917/sh.bedin.2011.01.0018
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