Le Portugal et sa capitale Lisbonne tentent depuis une trentaine d’années de sortir de l’isolement dans lequel plus de 40 années de dictature les avaient plongés. La Révolution des œillets en 1974 (qui met fin à l’Estado novo et au régime de Salazar), la démocratisation de la société portugaise et la décentralisation politique (reconnaissance des pouvoirs locaux ; création des régions autonomes de Madère et des Açores) qui ont suivi, ainsi que le ralliement progressif aux principes du libéralisme économique créèrent les conditions à l’adhésion du pays à la Communauté économique européenne (CEE), qui fut effective en 1986 (tableau 3.3). Cette intégration européenne, d’abord économique, puis à visées politiques et culturelles, constitue une étape décisive dans le processus de modernisation et d’internationalisation du pays et de sa capitale. Les élites politiques portugaises et européennes reconnaissent d’une même voix l’importance d’un « Portugal européen » qui doit être doté d’une capitale à portée internationale (André et Vale, 2011). Précisément, on loue la position géographique de Lisbonne et sa vocation de « porte atlantique de l’Europe » : par sa localisation, mais aussi par les liens historiques qu’elle entretient avec les pays lusophones (anciennes colonies portugaises), Lisbonne doit jouer le rôle d’interface entre les pays européens, l’Afrique subsaharienne (en particulier l’Angola en plein développement ou le Mozambique) et l’Amérique latine dont le Brésil s’apprête à devenir l’une des principales puissances (Barata Salgueiro, 2001 ; Ferreira, 2001)…