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Les campagnes électorales américaines sont souvent dénoncées pour leur iniquité, se résumant à des attaques ad-hominem entre candidats par spots télévisés interposés dont l’issue dépend des ressources financières que chaque camp est capable de mobiliser (Hrebenar, Burbank, Benedict, 1999). L’étude des campagnes référendaires offre cependant un panorama sensiblement différent, car si l’argent demeure une ressource essentielle elles sont moins personnalisées que les autres scrutins (les propositions de référendum sont portées par des coalitions d’acteurs) et davantage centrées sur les enjeux de politiques publiques. Elles constituent à cet égard des moments d’élargissement du jeu politique, les groupes d’intérêts s’y investissant plus directement encore que dans la compétition électorale (Mendelson, 2001 ; De Vreese, Claes, Semetko, Holli, 2004 ; Setala, Schiller, 2009).
Cet élargissement du jeu électoral propre aux campagnes référendaires apparaît décuplé aux États-Unis. Tout d’abord, le système partisan y est moins structuré qu’en Europe (Kriesi, Duyvendak, Giugni, Koopmans, 1995), les deux principaux partis politiques apparaissant aujourd’hui comme des coquilles vides, des machines électorales qui ne se mettent en branle qu’en périodes de campagne (fréquentes aux États-Unis, puisque des élections ont lieu tous les deux ans). A ce titre, les campagnes électorales font émerger des « assemblages partisans » (Nielsen, 2012), rassemblant autour d’un candidat et pour une période limitée une multiplicité d’acteurs, partisans, mais aussi syndicaux et associatifs…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/04/2022
- https://doi.org/10.3917/kart.baama.2016.01.0217
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