Chapitre
Alors que la directive cadre européenne sur l’eau impose une référence commune
pour la gestion des eaux et que la France s’est dotée d’une expertise centralisée dans ce
domaine, les doctrines d’action publique et les outils de gestion de l’eau dans le bassin
de la Seine, du Rhône (Bouleau, 2007) et de la Garonne (Fernandez, 2009) demeurent
très différents. Ces pratiques sont nourries par l’expertise scientifique produite sur ces
fleuves dans les années 1980-1990, à partir d’un programme de recherche commun. Ce
programme s’est développé de manière relativement autonome sur chacun de ces fleuves,
en représentant avec plus ou moins de détails les habitants et la biodiversité. Les activités
humaines sont symbolisées par des prélèvements d’eau sur la Garonne, une pollution en
équivalents-habitants sur la Seine, des digues et barrages sur le Rhône.
L’expertise scientifique a aussi contribué à prendre en compte les berges différemment : alors que sur la Garonne, elles participent à la dynamique fluviale et fixent les
nitrates ; sur le Rhône, ce sont surtout la dynamique fluviale et ses effets sur la biodiversité qui ont été étudiés ; enfin sur la Seine, c’est surtout le rôle dénitrifiant qui a retenu
l’attention. Pour comprendre ces différences, il est intéressant de se pencher sur l’histoire
récente des recherches scientifiques sur ces trois grands fleuves et de leurs rôles dans des
controverses locales.
Ce type de questionnement relève précisément de la sociologie des sciences…
Plan
Auteurs
50, Avenue de Verdun, Gazinet - F-33612 Cestas Cedex, France Tel : +33 (0)5 57 89 27 04
27, rue Damesme, (4e étage) - 75013 Paris, France
Cité par
- Mis en ligne sur Cairn.info le 21/06/2016
- https://doi.org/10.3917/quae.gaut.2012.01.0201
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