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Le multiculturalisme, terme devenu familier dans le lexique des démocraties modernes, renvoie à différents niveaux de sens qui sont souvent mal distingués dans les discours publics, puisqu’il peut désigner soit un fait social, soit des politiques publiques, soit un type de philosophie politique. Envisagé comme fait social, le multiculturalisme renvoie à l’évolution sociologique que l’on peut observer dans les démocraties modernes : ces sociétés, travaillées de l’intérieur par la libéralisation des mœurs et confrontées à de nouveaux mouvements migratoires, sont marquées par une diversité inédite qui se traduit dans la variété croissante des valeurs, croyances et modes de vie auxquels leurs membres s’identifient.
Or, en contexte démocratique, l’affirmation sociologique de la différence culturelle ne saurait être réduite à un fait dénué de portée normative : le multiculturalisme participe aussi et surtout d’une certaine conception de la justice démocratique. Comme le socialisme et le féminisme, il renvoie au combat politique de certains groupes marginalisés pour l’égalité réelle. En tant que tel, il s’est décliné soit sur le terrain des politiques publiques, destinées à assurer aux minorités culturelles une meilleure intégration sociale et politique dans des démocraties comme le Canada, l’Australie, la Grande-Bretagne ou la Suède, soit dans le champ de la théorie politique, à travers les plaidoyers en faveur des « politiques de la reconnaissance », des « politiques de l’identité » ou des « droits culturels »…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 01/01/2015
- https://doi.org/10.3917/scpo.achi.2013.01.0356
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