D’une manière générale, on entend par pouvoir toute forme de détermination exercée par un ou plusieurs individus sur les actions, représentations, discours, etc., d’un ou plusieurs autres individus. Il est étudié à différents niveaux, qui vont du macrosocial (système) au microsocial (interactions verbales). La notion de pouvoir est liée à celle de domination, qui est devenue, à la suite de Max Weber, un concept central de l’analyse des fondements du pouvoir.
La sociologie politique a fait du pouvoir l’un de ses principaux objets, la notion de pouvoir politique fonctionnant souvent, dans le discours ordinaire aussi bien que dans certains discours savants, comme un pléonasme, celui-ci étant usuellement associé à l’État. La sociologie des organisations et la sociologie économique s’intéressent cependant aux phénomènes de pouvoir à l’intérieur de petites unités sociales (atelier, service, entreprise, ménage, parentèle, etc.). La sociologie des élites étudie quant à elle la structure sociale des groupes dominants et les modalités de leur reproduction en tant que tels : elle conduit ainsi, dans une perspective typologique, à mettre en avant la diversité des formes de pouvoir : politique, économique, intellectuel, religieux, judiciaire, médiatique, etc.
Dès lors, la sociologie du pouvoir, à certains égards proche de l’idée de sociologie des classes dominantes ou dirigeantes entendue dans un sens large (Birnbaum, 1977 ; Mills, 2012), se concentre classiquement sur divers problèmes : comment se construit l’unité entre acteurs dirigeants malgré leur diversité …