Chapitre
Les attentats qui ont frappé la France et de nombreux pays européens ces dernières années, comme le départ de milliers de volontaires vers la zone irako-syrienne, ont propulsé la question du « jihadisme » au centre de l’attention politique, médiatique et académique. Il s’agit bien entendu de faire face aux différentes formes d’engagement violent qui s’en réclament, mais plus largement de les prévenir, en recherchant au plus tôt des signes avant-coureurs. Cette quête de « signaux faibles », pour reprendre une terminologie administrative, s’est accompagnée d’une mobilisation inédite d’acteurs jusque-là tenus à l’écart de l’antiterrorisme. Services sociaux, collectivités locales, Éducation nationale, administration pénitentiaire, secteur associatif et organisations communautaires sont désormais sollicités pour repérer, signaler, comptabiliser les individus dont les comportements ou les propos pourraient laisser craindre une éventuelle « radicalisation ».
Porté par une légitime inquiétude, ce mouvement renoue avec des analyses de l’idéologie en termes de « contagion », empruntées au registre médical que ne renierait sans doute pas André Siegfried, l’un des pères fondateurs de la science politique française, qui traçait un parallélisme entre la diffusion des germes et celle des idées.
D’un côté il s’agit d’un virus, transportable et transmissible dans des conditions déterminées, qui favorisent ou limitent transport et transmission ; de l’autre, ce sont des idées, des religions, des doctrines, subversives ou non, jouant le rôle de ferment et qu’on peut qualifier de germes, bienfaisants ou malfaisants, selon le point de vue auquel on se place…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 20/10/2020
- https://doi.org/10.3917/scpo.bucai.2020.01.0203
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