La co-conception de systèmes de culture se réfère à l’invention participative de combinaisons de cultures ou de leurs successions sur la parcelle, ou bien à celle des itinéraires techniques optimaux pour assurer une productivité durable. La participation des acteurs au processus de conception se reflète à travers :
l’élaboration et la prise en compte d’un diagnostic participatif qui servira à la formulation de nouvelles propositions techniques ;
l’implication des exploitations agricoles dans la phase d’adaptation de l’innovation technique, en fonction de leurs contraintes propres d’accès aux ressources et aux facteurs de production ;
l’implication de l’ensemble des acteurs pour la définition de nouveaux arrangements institutionnels qui faciliteraient la diffusion des systèmes de culture innovants.
Historiquement, la conception des systèmes de cultures a représenté une voie d’innovation qui a concerné des modifications techniques à l’échelle de la parcelle cultivée. Elle s’est progressivement accompagnée d’adaptations à l’échelle de l’exploitation agricole, puis du territoire villageois, afin de prendre en compte la diversité des situations et des contraintes à ces deux échelles complémentaires (Le Gal et al., 2011).
L’introduction de la motorisation agricole, en Afrique subsaharienne dans les années 1970 et 1980, a entraîné des problèmes d’érosion et de baisse de fertilité des sols. Les initiatives de gestion durable des sols pour répondre à cela se sont d’abord focalisées sur une démarche de gestion du terroir villageoi…