Chapitre
L’expansion de l’irrigation implique la construction d’infrastructures hydrauliques coûteuses (Jamin et al., 2011). Ces aménagements concernent des zones très diverses (plaines du Maghreb, vallées inondables d’Afrique de l’Ouest, montagnes d’Asie du Sud-Est, etc.). Périmètres, infrastructures hydrauliques (les barrages, les canaux, les drains, etc.), routes, réseaux électriques sont constitutifs des zones irriguées et entraînent des modifications des paysages, des modes de gestion des espaces et des rapports des sociétés à ces espaces. Mais ces aménagements font-ils territoires ?
Dans les espaces peu artificialisés, la littérature évoque des liens forts entre territoire et eau en utilisant les termes de territoire hydraulique ou territoires de l’eau (Riviere-Honegger, 2008), l’eau non maîtrisée imposant sa marque spatiale. Une relation directe est plus rarement établie entre territoire et périmètres irrigués. Est-ce parce qu’ils sont vus comme des objets modernes, déstructurant de sociétés hydrauliques traditionnelles perçues en harmonie avec leur milieu ? Pourtant, le développement des aménagements hydro-agricoles, presque toujours voulu et mené par les États, est un processus de territorialisation, au sens de « l’ensemble des procédures à travers lesquelles un territoire se forme et évolue » (Turco, 1997). Les aménagements structurent les espaces d’abord par rapport à la ressource en eau (fleuve, nappe, barrage, etc.). Les activités s’organisent en fonction de la distance à l’eau, de surface ou souterraine, distance plus ou moins lointaine au fil des saisons si les ressources ne sont pas pérennes…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 31/05/2017
- https://doi.org/10.3917/quae.caron.2017.01.0044
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