Depuis une dizaine d’années environ la salsa s’est imposée dans le monde entier, bien que curieusement, en Europe du moins, cet engouement se produise une vingtaine d’années après sa grande époque, qui remonte aux années 1970. Comme le tango, la rumba*, le samba*, le mambo* et le cha-cha-cha*, la salsa est devenue l’une des danses latino-américaines les plus populaires actuellement, et les cours se multiplient. Autant le tango est mélodramatique, anguleux, frémissant et tendu, avec une sensibilité à fleur de peau, autant la salsa est fluide, jouissive et tout en rondeurs.Salsa signifie « sauce » en espagnol, mais aussi « piquant », « cachet » ou « saveur ». Dans la musique cubaine et portoricaine, le terme était depuis longtemps employé pour stimuler les musiciens ou pour exprimer son admiration et il figurait, bien avant l’avènement de la salsa proprement dite, dans des paroles de chansons, des noms d’orchestres ou des titres de disques. À la fin des années 1960, à New York, le disc-jockey portoricain Izzy Sanabria et le flûtiste dominicain Johnny Pacheco, directeur artistique du label Fania, l’imposèrent progressivement pour désigner la musique d’origine cubaine telle que la jouaient les musiciens « latins » (portoricains pour la plupart) de New York.
Depuis les années 1920, d’innombrables instrumentistes et chanteurs portoricains, cubains et dominicains s’étaient fixés dans cette grouillante cité. Vers le milieu des années 1960, après la rupture des relations diplomatiques entre les États-Unis et Puerto Rico, les Portoricains acquirent une influence grandissante dans la musique latine de New York, créant de petites formations qui interprétaient essentiellement des rythmes cubains…