Chapitre
C’est en cherchant les étudiants subsahariens installés pour leurs études au Maroc que j’ai découvert ces « lieux d’Afrique », cosmopolites et métropolitains. Ils attestent bien sûr alors d’une plus grande complexité des modes de présence africaine au Maroc que ne le laisserait supposer une vision par trop « humanitaire » et victimisante des seuls « passants » vers l’Europe, du reste de plus en plus difficile à identifier. Mais ils attestent aussi de l’existence d’une dynamique de transformation des mondes subsahariens comme des mondes sociaux marocains auxquels ils sont connectés, signalée par l’émergence d’enclaves ou de niches transnationales discrètement intégrées à la vie culturelle de la grande métropole marocaine. Rien de bien fondamental au demeurant : des lieux où l’on écoute et fabrique de la musique, des lieux où l’on mange et où l’on se rencontre, des lieux enfin par lesquels des entrepreneurs font des affaires, installés entre deux mondes. Ce qui est remarquable ici tient peutêtre justement à la tranquillité avec laquelle tous ces « petits » acteurs se sont installés dans la société urbaine marocaine, dans une logique de branchement et de mise en relation qui ne doit plus rien aux logiques anciennes d’établissement, gouvernées soit par des accords internationaux étatiques, dans le cas des étudiants, par exemple, soit par des logiques religieuses, celles des confréries notamment.Les personnes rencontrées, entre janvier et mai 2010, sont des ressortissants du Sénégal, du Gabon, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Cameroun, du Congo (RDC), du Bénin…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 25/08/2020
- https://doi.org/10.3917/kart.peral.2011.02.0073
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