Chapitre
Au premier abord, et c’est une évidence depuis l’époque moderne, il apparaît que les élites aristocratiques et bourgeoises ont joué un rôle crucial dans l’essor des connections transnationales, par leurs réseaux personnels, leurs pratiques et leurs modes de consommation. En miroir, l’image de classes populaires enracinées a longtemps dominé, au point qu’elle façonne encore certaines représentations collectives. Les critiques adressées à l’histoire transnationale trouvent ainsi implicitement une partie de leur ressort dans l’opposition entre des élites engagées dans les mondialisations successives, dont elles seraient les grandes bénéficiaires, et un peuple ancré dans ses territoires, et resté largement en marge des circulations et mobilités globales.
Immobile, le peuple ne l’est pourtant pas tant que ça. Les migrations sont notamment un élément central des liens transnationaux qui animent les classes populaires (les ouvriers en particulier). Du fait de l’importance de l’immigration en France depuis la fin de l’époque moderne, l’histoire des classes populaires ne peut être écrite comme celle d’un huis clos qui se jouerait à l’intérieur des frontières. Le constat n’est pas récent. Dès les années 1970, l’attention que l’histoire ouvrière a accordée à l’immigration a contribué à l’émergence de ce nouveau champ. Parallèlement, l’histoire des organisations ouvrières a attisé l’intérêt pour les mobilités et pratiques des militantes et militants, souvent issus de milieux populaires…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 30/09/2021
- https://doi.org/10.3917/dec.deluer.2021.01.0207
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