Chapitre
Les « études rituelles » (ritual studies) se sont constituées en un champ de recherche autonome dans le monde universitaire anglo-saxon de la deuxième moitié du XXe siècle. Les ouvrages de Victor Turner, Stanley Tambiah et Catherine Bell notamment en illustrent les directions et la fécondité.
Il n’en est pas moins clair que l’étude des rituels et la réflexion sur leurs effets ont précédé de beaucoup la formalisation universitaire du domaine. La préhistoire du champ s’avère déjà riche. Romains et Grecs savaient mener une réflexion distanciée sur les rituels qui organisaient leur vie collective. Que l’on songe simplement au De divinatione de Cicéron ou à la façon dont Tite-Live relate le cérémonial entourant ce qu’il appelle le premier contrat conclu dans l’histoire (Ab Urbe Condita, I, 24 3-9). Les textes bibliques qui relatent la refondation de la communauté après l’Exil fournissent également des rituels qui l’accompagnent une description non seulement normative mais par bien des côtés ethnographiques, comme « distanciée ». Les Livres d’Esdras et de Néhémie constituent à cet égard des documents qui n’ont sans doute pas encore livré toutes leurs leçons. Beaucoup plus près de nous, la classification des rituels et les interrogations sur leur nature et leurs fonctions sont inséparables de la naissance de l’anthropologie moderne. Les rituals studies dans leur forme contemporaine ont élaboré leurs problématiques sur la base des concepts et approches développés par Arnold Van Gennep et Marcel Mauss, entre autres pionnier…
Plan
Auteur
- Mis en ligne sur Cairn.info le 09/02/2022
![Chargement](./static/images/loading.gif)
Veuillez patienter...