J’ai le plaisir de revisiter devant vous plusieurs dimensions de notre coopération universitaire et professionnelle en psychologie et éducation spécialisée, à la lumière des interrogations suscitées par le champ de l’Humanitaire moderne.
Pour pouvoir mieux partager le raisonnement, nous rappelons très brièvement le cadre institutionnel de cette coopération : voilà maintenant presque dix-huit ans que le défi de créer une psychologie clinique bien ancrée dans la culture est lancé par les psychologues de la coopération vietnamo-française, en réponse à une demande vietnamienne forte émanant des responsables de la Santé et de l’Education, impulsée à Hanoi par le célèbre pédiatre Nguyen Khac Vien, formé en France par F. Dolto, J. Lacan, et également H. Wallon, par ailleurs philosophe, anthropologue et fin écrivain, Prix 1992 de la Francophonie décerné par l’Académie Française. Depuis plusieurs années, et notamment l’ouverture de son pays en 1986 (Doi Moi), il martelait en l’argumentant : « Dans notre pays, la psychologie est un luxe, mais un luxe nécessaire »… ; son objectif était :
> d’une part de sensibiliser les pédiatres vietnamiens à une autre approche psychologique des troubles dont la médecine ne venait pas à bout ;
> et d’autre part de créer au Vietnam une profession entièrement nouvelle : celle de psychologue praticien, en commençant par la spécialité de psychologue clinicien.
La psychologie était jusque-là une discipline scientifique officiellement ignorée…