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Dans l’introduction à son ouvrage, Naím met en garde contre trois illusions. La première serait que le sujet de son livre n’aurait que peu d’intérêt, dans la mesure où cette économie est très ancienne et demeure tout à fait marginale par rapport au reste de l’économie – c’est ce que Pierre Bourdieu appelait autrefois l’illusion du « toujours ainsi ». La deuxième illusion serait que le commerce illicite mondialisé est une criminalité comme une autre, alors qu’il génère en réalité des phénomènes – dont les organisations criminelles ne représentent que l’un des multiples aspects – qui peuvent produire de puissants effets macro-économiques et macro-politiques. La troisième illusion consisterait à croire que cette économie reste confinée à un contre-monde ténébreux, alors que chaque jour sont apportées des preuves supplémentaires de sa croissante intrication avec les secteurs de l’économie légale (BTP, banques, industrie minière, transport, tourisme, cinéma, sport…).
L’Afrique subsaharienne, comme les autres régions du monde, est touchée par ces transformations à mesure de son entrée dans la mondialisation. Cette mondialisation peut être rapidement définie comme une accélération du temps et de la connectivité entre les lieux sous l’effet de transformations matérielles et idéologiques. D’abord, la révolution des transports et des technologies de l’information et de la communication (TIC) aboutit à une diminution très forte des coûts des communications et des transports des marchandises et des hommes…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 16/06/2020
- https://doi.org/10.3917/ifri.demon.2015.01.0098
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