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Selon toute apparence, le réalisme est aujourd'hui beaucoup plus souvent revendiqué que l'idéalisme. Il importe d'autant plus de distinguer entre différentes façons de le revendiquer, ainsi qu'entre les enjeux auxquels ces revendications se rattachent. On propose dans ce qui suit trois « variations sur le réalisme », témoignant d'une hétérogénéité forte entre ces façons et ces enjeux.
La philosophie de la connaissance critique et transcendantale de Kant correspond à une manière du réalisme. Pour elle, le réel est originairement déterminé comme étranger : c'est le sens de la célèbre notion de chose en soi. Cette dernière ne nous est pas originairement accordée, elle n'est pas d'emblée comprise comme tournée vers nous (comme pour nous). Le réel auquel nous adresse la science n'a aucune raison de nous montrer la moindre docilité.
La dé-corrélation kantienne, pour être plus précis, décrète un abîme entre l'instance du connaître et celle de l'à connaître. L'à connaître est compris comme être étranger, et l'instance du connaître est décrite, en un sens, comme « en plus » de l'être : tout ce que nous estampillons comme étant est validé comme tel depuis une instance devant laquelle cette chose a dû comparaître pour recevoir une telle validation. L'instance du connaître, en tant qu'elle remplit la fonction du portier de la validation par rapport à la totalité de l'être, est donc elle-même hors jeu. Dans Partages du sens j'ai décrit ce face-à-face de l'hors-être de l'instance du connaître et de l'être étranger comme « commandé » par la tradition de la vérité…
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 06/03/2021
- https://doi.org/10.3917/puf.alloa.2018.01.0067
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