Chapitre
Sur les hauteurs de Salonique, au coin des rues Clious et Alexandrou Papadopoulou, se trouve le Tsinari, probablement le dernier café de style ottoman conservé dans cette ville.
La construction occupe au niveau du sol l’angle d’un vaste terrain. Les façades sont percées de deux grandes portes vitrées en bois. L’entrée se fait par la rue Clious. De ce côté, le trottoir considérablement surélevé forme une sorte de terrasse naturelle. Au même endroit, se dresse un énorme platane couvert de poussière. Face à l’établissement, une fontaine byzantine, vestige dont personne ne se sert plus aujourd’hui. En été, viennent s’ajouter à ce décor deux ou trois vieillards qui sirotent leur café.
L’intérieur provoque le même sentiment de décrépitude : quelques tables et chaises vieillottes, très usées ; sur les murs, des miroirs dont le cadre en bois est fendu et d’anciennes affiches publicitaires décolorées par le temps et le soleil. Au fond, des étagères vides ; un réfrigérateur plein de bouteilles de boissons gazeuses et de bière. Odeur de bois humide. Bourdonnement de mouches. Dans un coin, un magnétophone hurle des chansons populaires.
C’est ainsi que se présente le Tsinari aujourd’hui. Essayons de l’imaginer comme il était il y a cent ans, en nous appuyant sur des récits de voyageurs et des mémoires d’anciens Saloniciens.
Nous voici au cœur du quartier turc. Le café est plein. C’est une pièce basse, blanchie à la chaux. Le plafond est noirci par la fumée. Le long des quatre murs court un banc en bois…
Plan
Auteur
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[1]
Docteur en histoire, Strasbourg
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- Mis en ligne sur Cairn.info le 20/07/2018
- https://doi.org/10.3917/cnrs.desme.1997.01.0079
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