CAIRN.INFO : Matières à réflexion

La 25e Conférence des Parties (COP25) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) s’est tenue à Santiago du Chili du 11 au 22 novembre 2019, donc trois mois avant la propagation générale dans le monde de l’épidémie de coronavirus partie de Chine. Comme les précédentes conférences organisées depuis la première conférence dite du « Sommet de la Terre » de Rio de Janeiro des 5-30 juin 1992, les participants de la COP25 sont une fois de plus revenus sur les enjeux du réchauffement climatique et sur la nécessité d’assurer une transition énergétique réussie d’un monde très carboné à une société moins dépendante vis-à-vis des énergies fossiles. Cette conférence s’est heurtée à deux obstacles de taille, qui se résument aux deux questions suivantes : qui doit payer et combien pour réussir une transition énergétique à l’échelle planétaire ? Quelles sont les formes d’énergie acceptables, socialement ou politiquement, qui permettraient d’éviter toute fragilisation supplémentaire d’une économie mondiale profondément déstabilisée au cours de l’année 2020 par les multiples effets collatéraux de la pandémie liée à la Covid-19 ?
L’énergie, qu’elle soit ou non d’origine fossile, reste un enjeu majeur des relations internationales de ce début de xxie siècle, du fait de l’importance de nos besoins et de la nécessité de sortir encore aujourd’hui du sous-développement et d’une précarité extrême plusieurs milliards d’habitants de notre planète. Tout changement sociétal passe par un accès facilité e…

Français

La 25e Conférence des parties (COP25) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a une fois de plus montré la difficulté d’engager une transition énergétique crédible à l’échelle planétaire. Les acteurs étatiques et non étatiques s’opposent sur les technologies à utiliser, le type d’énergie à développer et les moyens budgétaires qu’il semble raisonnable de payer. Il n’existe pas de réponse consensuelle à ces trois enjeux, alors que les débats en cours portent davantage sur des considérations idéologiques que sur les réalités pratiques de mise en œuvre de la transition énergétique. Il faut pourtant revenir aujourd’hui à des considérations pragmatiques et constater qu’il n’existe pas de solutions idéales, mais plutôt des options réalistes qui permettraient de s’engager plus avant sur le chemin de cette transition. À rebours des idées actuellement répandues sur ce sujet, le nucléaire civil et le gaz naturel restent deux éléments clefs de réussite de cette transition, bien plus que les énergies renouvelables qui font régulièrement la une de l’actualité.

English

What energy transitions for the XXIst century?

The 25th Conference of the Parties (COP25) to the United Nations Framework Convention on Climate Change (UNFCCC) once again demonstrated the difficulty of initiating a credible energy transition on a global scale. State and non-state actors clash over which technologies to use, what kind of energy to develop, and what budget it seems reasonable to pay. There is no consensual response to these three issues, while the current debates focus more on ideological considerations than on the practical realities of implementing the energy transition. However, we must now return to pragmatic considerations and see that there are no ideal solutions, but rather realistic options which would allow us to embark further on the path of this transition. Contrary to current ideas on this subject, civilian nuclear power and natural gas remain two key elements for the success of this transition, much more than renewable energies which regularly make the headlines.

Christophe-Alexandre Paillard [*]
Christophe-Alexandre Paillard, diplômé en science politique, en histoire russe et en gestion de l’emploi et ancien élève de l’École nationale d’administration (ENA, France), est actuellement en poste à l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement (OCCAr, Allemagne) auprès du directeur général de l’institution. Chercheur associé à l’université Bernardo O-Higgins (UBO, Chili) et enseignant de macro-économie à l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences-Po, France), il est l’auteur d’ouvrages et de nombreux articles spécialisés sur les matières premières, l’énergie, les questions économiques et de défense.
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Mis en ligne sur Cairn.info le 18/05/2022
https://doi.org/10.3917/epas.ferna.2021.01.0667
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